Vous êtes évaluateur ou membre de jury pour une formation certifiante ? Ou vous êtes formateur et vous endossez aussi parfois le rôle de l'évaluateur dans une formation continue ?
Dans le domaine de l’évaluation en formation, il est essentiel de prendre en compte les biais qui peuvent nous influencer.
Découvrez dans cet article comment l’effet de fatigue, l’effet de halo et d’autres biais peuvent impacter nos évaluations et comment nous pouvons tenter de les surmonter pour garantir le plus possible une évaluation juste et équilibrée aux apprenants.
QUE SONT LES BIAIS EN EVALUATION ?
Ce sont des éléments qui viennent court-circuiter notre estimation quand nous sommes en posture d’évaluateur de copies, de questionnaires, de productions réalisées par des apprenants. Ce sont des biais à prendre en considération car ils vont impacter notre réponse évaluative et amener soit à une dépréciation de la valeur des acquis de l’apprenant, soit à une appréciation trop élevée. Tout est une question d’équilibre ! Il est parfois important de les revisiter afin d’être certain d’être dans le bon « tempo » de l’évaluation.
L’EFFET DE FATIGUE
Quelle que soit la modalité d’évaluation retenue pour évaluer des apprentissages (cas pratiques, mises en situation, simulations, productions des apprenants…), la fatigue de l’évaluateur est le risque majeur. En effet, la fatigue accumulée peut déconcentrer, rendre irritable, ce qui risque de se traduire par plus de sévérité dans la note finale ou l’appréciation lors de l’évaluation des acquis des apprenants.
👉La prise de conscience de l’effet de fatigue nous amène, en tant qu’évaluateur, à prendre du recul, faire des pauses, s’aérer ou effectuer une autre courte tâche pour recharger les batteries et poursuivre sa mission d’évaluateur !
L’EFFET DE HALO
Ce biais en évaluation consiste à accrocher prioritairement son œil d'évaluateur sur la forme de la production réalisée par l’apprenant. Par exemple, l’évaluateur va énormément s’attacher aux fautes d’orthographe ou de grammaire dans une étude de cas ou la présentation de l’apprenant, quand la forme n’est pas un critère retenu dans le cadre de l’évaluation ou alors que la question de la forme n’a pas été soulignée auprès des apprenants comme faisant partie intégrante de l’évaluation. Il est vrai que la forme a un impact sur la correction car l’exercice de mesure de l’évaluation se retrouve alors comme « brouillé » et les réponses données par l’apprenant paraissent moins évidentes à appréhender pour les mesurer correctement.
👉 La prise de conscience de l’effet de halo nous amène, en tant qu’évaluateur, à relativiser et à faire abstraction de la forme de la production de l’apprenant pour se concentrer sur le fond.
L’EFFET PYGMALION
Ce biais en évaluation est présent lorsque l’évaluateur connaît les apprenants, soit il les a formés, soit il les a déjà rencontrés, soit un tiers a transmis une appréciation (positive ou négative) les concernant, avant l’évaluation. Cette connaissance « préalable » des apprenants peut biaiser l’évaluation, lorsque l’évaluateur prend en compte ces appréciations en les intégrant telles des croyances : les stagiaires ont été perturbants pendant le stage, beaucoup d’entre eux n’étaient pas disciplinés, l’humeur du stage était joyeuse, il y a eu beaucoup de stagiaires absents pendant la formation, les résultats en évaluation formative étaient excellents…
👉 La prise de conscience de l’effet Pygmalion nous amène, en tant qu’évaluateur, à relativiser et à faire abstraction de toute croyance existante à l’égard des apprenants ou du déroulé de la formation avant l’évaluation, pour se concentrer sur la réalisation de l'apprenant.
L’EFFET DE L’ORDRE DES EVALUATIONS
La qualité de la production d’un apprenant lors de l’épreuve d’évaluation ou la qualité d’une copie, comme à l’inverse, leur médiocrité respective, vont automatiquement orienter l’estimation par l’évaluateur, au fur et à mesure des corrections de copies ou de l’évaluation des prestations ou productions des stagiaires. De même, une copie correcte apparaît très bonne lorsqu’elle précède d’une copie médiocre et inversement.
👉 La prise de conscience de l’effet de l’ordre des évaluations nous, en tant qu'évaluateur, à prendre du recul entre chacune des évaluations et à réaliser une sorte de « RESET », pour redevenir neutre et se référer exclusivement à sa grille d’évaluation comportant des critères et indicateurs favorisant son objectivité.
Vous connaissez ou expérimentez d’autres biais lors des évaluations auxquelles vous prenez part ? Apportez un commentaire pour nourrir notre réflexion !
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POUR CONTINUER D'EXPLORER :
Infographie réalisée par la Direction de l’apprentissage et de l’innovation pédagogique HEC MONTREAL : INFOGRAPHIE
Ces biais cognitifs qui peuvent nous jouer des tours, jusque dans l'évaluation des apprentissages - Université de Sherbrooke - Sonia MORIN - 2022 - ARTICLE
Les biais de correction – Université de Laval - 2015- TABLEAU
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